Je pense donc je suis...

disait Descartes. Cela signifie t'il que l'on cesse d'être si l'on arrête de penser ? Sans la pensée nous serions restés une espèce à l'état animal. Mais la pensée involontaire et compulsive dont on peut devenir l'esclave n'altère t'elle pas notre vérité ?

A nouvelle année, nouveaux objectifs. Le premier que je me suis fixé est d'enregistrer mon 1er album classique en solo. Un projet que j'aurais voulu réaliser il y a bien longtemps déjà. Alors pourquoi maintenant ? La question légitime que l'on se pose lorsque l'on s'engage dans un tel projet est "pourquoi faire et dans quel but" ? S'agit t'il de cette sempiternelle recherche de l'intégralité de l'égo (Ségo aurait sans doute parlé de complétude) : courir après les biens, l'argent, le succès ou assouvir une soif de reconnaissance ? Laisser une trace par ce biais, est-ce servir l'art ou se servir de l'art ?

Prendre le temps de s'arrêter (!) avant de faire permet de vivre en pleine conscience (de soi de l'art) et d'arriver à cette simple conclusion.

La musique est un art. L'homme recrée le monde face à Dieu et conquiert par l'art le sens de sa vie contre l'oubli et la mort (Malraux). D'une certaine manière l'artiste voit la vie comme une oeuvre complémentaire de son musée imaginaire, c'est pourquoi son oeuvre nous plonge dans un monde beaucoup plus étendu que le monde réel. Un monde qui nous fait ressentir des émotions et qui nous ouvre les portes de l'imaginaire. En tant qu'interprète, je ne suis modestement que le medium qui permettra à l'auditeur, qui s'en donnera la peine, de découvrir et d'apprécier ces chefs d'oeuvres...ou pas. Car l’ambiguïté de l’œuvre d’art est qu’elle laisse au sujet le soin de se reconnaître ou non.